Attente
Depuis hier, j'attends.
Depuis un mois, j'attends.
Depuis huit mois, j'attends.
Depuis que je suis père, j'attends.
Il y a quelques mois, la mère de mes enfants m'a annoncé vouloir déménager, partir loin, à 800 km.
Nous sommes séparés depuis plus de deux ans.
Je vois mes filles, les plus jeunes, tous les quinze jours, et la moitié des vacances.
Ce départ, c'est un moyen de les éloigner de moi.
En effet, depuis plusieurs mois, le lien avec mes enfants, et surtout avec mes plus jeunes filles, se sont singulièrement resserrés.
Avec mes deux plus grands aussi.
Mon fils a été mis à la porte par sa mère, je me suis occupé de lui, l'ai aidé à prendre son indépendance, il a 20 ans.
Ma grande, qui va avoir 18 ans, c'est plus compliqué, car sa mère a une réelle emprise sur elle.
Elle essaie de devenir plus indépendante, mais elle doit souvent s'occuper de ses petites sœurs, les jumelles, qui ont 10 ans.
Pour autant, tout ce petit monde est bien plus proche de moi qu'au moment de la séparation.
Ils ont tous compris que dans cette histoire, nous sommes victimes du caractère violent de leur mère.
Ils ont tous compris que nous avons tout à gagner à être soudés, bienveillants les uns envers les autres.
J'essaie de leur transmettre mes valeurs, par une communication non violente, par la bienveillance et l'écoute, le dialogue que j'instaure entre nous.
J'attends donc, que la justice décide si mes enfants, et notamment les jumelles, devront partir, ou rester avec moi, sachant que mes aînés font ou vont faire leurs études à proximité.
Leur mère a fait du chantage au suicide à mes filles, les a incitées à faire des déclarations au tribunal disant qu'elles voulaient partir avec elle, alors que ce n'est pas ce qu'elles veulent.
Ce qu'elles veulent, c'est ne pas avoir à être séparées de l'un ou de l'autre. Et encore moins de leurs frère et sœur.
Elles ont appris à être posées, calmes, tranquilles chez moi.
Elles ont appris à sortir du schéma cris, disputes, ennui, violence, TV, écrans...
Ma grande a dû dire au tribunal qu'elle voulait suivre sa mère, alors que ce n'est pas du tout ce qu'elle veut, ce qu'elle va faire, puisqu'elle va vivre en colocation avec ses amies, à 30 minutes de chez moi.
Malgré l'adversité, j'ai gardé le cap de l'honnêteté, de la vérité, du factuel. J'ai préparé l'éventuelle venue des jumelles chez moi...
Et j'attends.
J'attends de pouvoir enfin être père, vraiment. A temps plein.
Leur mère m'a retiré ce droit en m'écartant de mon humanité, en faisant de moi un moins que rien, qui n'était juste bon qu'à apporter de quoi vivre à tout le monde, à travailler, encore et toujours, pour le confort des miens, mais pas forcément avec les miens...
J'attends que l'on me dise si je peux enfin espérer voir vivre sereinement mes enfants, pas sous l'influence d'une personne toxique, violente, instable...
J'attends... Je n'en peux plus d'attendre.
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