Liberté ?

Un an de télétravail.
Un an entre confinement et couvre-feu.
Un an, à peu de choses près, à ne pas voir sa famille, ses amis, ses collègues, ou si peu.

J’ai une vie trépidante.
Un an de télétravail, presque un an sans ciné, sortie culturelle, plus d’un an que je n’ai pas vu certains de mes collègues que je voyais quotidiennement .
J’ai un boulot de dingue, que j’aime, mais j’ai plus envie.
Bosser tous les soirs jusqu’à plus de 20h, j’en peux plus.

Avec ma compagne, on discute, beaucoup, on se balade, quand on peut.
Nos enfants respectifs viennent régulièrement, comme un ouragan bimensuel...

Avec la peur que les miens s'en aillent loin, avec leur mère.

On tourne un peu en rond, on se sent un peu prisonniers de tout ça.
La mélancolie s'insinue souvent dans mon esprit.
Les angoisses aussi. La crainte de ne plus voir mes filles qu'une fois tous les 36...
La crainte de les voir bouffées par une toxicité maternelle grandissante.

Récemment, on m'a écrit qu'il n'y a pire prisonnier que celui qui ignore qu'il est libre, avec comme illustration, le poème d'Eluard, Liberté, j'écris ton nom.



D'ailleurs, drôle de coïncidence, les filles ont eu ce poème à apprendre à l’école.

J’entends bien que la liberté est là…
Mais en fait, est-on libre?

Libre quand on a un travail?
Libre quand on a un engagement sentimental?
Libre quand on a des enfants?
Libre quand on nous oblige à rester chez nous (même si on évite les interactions sociales)?
Libre quand tout se monnaye?

Libre de penser, comme disait le chanteur imposé.
Libre de rêver, libre d’écrire, libre de lire, libre d’aimer, libre de vivre, libre de respirer…

Oui, mais là, en fait, je suis las…
Tout ça, c’est bon, j’ai fait…
Je suis prisonnier de mon esprit, peut-être. Prisonnier des convenances. Prisonnier d’une société dans laquelle je ne me reconnais plus.

J’ai un toit sur ma tête,
De quoi me nourrir dans mon assiette,
Une chérie qui m’aime,
Deux enfants plus deux autres même…

Je crois que la dépression nous guette tous, à plus ou moins long terme, cette pandémie en est le catalyseur.


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